Samantha Bailly

2019

Publié le : 2 janvier 2019

2019. 1er janvier. Cette date sonne comme un glas dans mon esprit depuis des mois. Nous l’avons scandée, répétée, criée, encore et encore. C’est un couperet qui tombe, le seuil que l’on franchit entre l’avant et l’après, pour les professions des artistes auteurs. 2019 sera une année très difficile du point de vue du « métier ».

Mon année 2018 aura été placée sous le signe des bouleversements, des grandes questions, reflet sans aucun doute de cette atmosphère plus que jamais chargée de doutes, d’incertitudes. Pourtant, l’incertitude, les auteurs la connaissent si bien. Elle est toujours perchée sur leur épaule, une compagne familière. Seulement, se posent les mille et unes questions sur les dysfonctionnements des réformes, et des effets collatéraux profondément injustes, qui transforment peu à peu l’incertitude en la certitude pour beaucoup de ne pas pouvoir continuer.

Il y a dix ans, j’ai fait un choix de vie : faire de l’écriture mon métier. Un choix compliqué, risqué, qui demande de faire cohabiter une façon d’être au monde, une évidence, une passion, un travail, avec des principes de réalité. Un paradoxe, en somme.

2019 sera une année de transition très difficile pour beaucoup d’entre nous. Des choix se posent. Pour ma part, je réfléchis énormément, avec bien d’autres, à ce qui sera l’avenir du métier d’auteur, métier en voie de disparition. Plutôt que de bricoler, mettre des rustines, encore et encore, n’est-il pas temps alors d’amorcer un virage, de faire prendre corps à ces changements profonds que les auteurs appellent de leurs vœux depuis parfois… des siècles ?

Espérons, surtout, que 2019 sera une année de transition vers autre chose, et un autre chose que nous pourrons, associations, auteurs, écrire et dessiner ensemble.

31 décembre. Nous y sommes. La fin de l’année. On espère résolution, et surtout, renaissance. Comme si un changement de chiffre pouvait nous laver de tout, remettre les compteurs à zéro.
Ce qui nous lie

Comme certains d’entre vous l’ont compris dans quelques allusions pudiques, 2018 aura été marquée par la perte de maman, après une longue et terrible maladie. J’ai jonglé durant un an entre les hôpitaux et les combats pour mon métier. 2018, spatialement, c’est ça pour moi, un aller-retour entre des grandes salles où il faut expliquer, encore et encore, qu’écrire est un métier, et le blanc immaculé, un peu aveuglant, des couloirs où l’on essaye de soigner.

 

Mais les absents ne sont jamais loin.

 

L’essentiel. C’est ce que je vous souhaite à toutes et tous, pour cette nouvelle année qui s’ouvre. De garder votre cap intérieur, de ne pas lâcher des yeux votre propre boussole – la vôtre. De vous octroyer des moments simples, des moments d’amour, de sérénité, si importants. La conscience aigüe du temps, de la vie dans ce qu’elle a de profondément long et d’éphémère. Et vous sentir à votre place, là où vous devez être.

 

2019 s’annonce comme une année, à bien des égards, profondément différente.

 

Merci à vous de me suivre, ici ou à travers mes livres, depuis pour certains 15 ans !

 

Tous mes vœux.

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